Le Funambule

Benjamin Duboc – contrebasse
Sylvain Kassap – clarinette 

 

Le Funambule questionne la notion de justesse et de rencontre avec le différent
Une proposition d’équilibre et d’actualisation
Un travail autour de l’instant, à l’instar de la fameuse poterne de Nietzsche, l’endroit même où se confrontent passé et avenir.

Chuchotements, petites touches pointillistes, couleurs tirant Vers le bleu… une musique « paysagère », printanière où l’on perçoit le chant des oiseaux, une promenade lente mais non tranquille, car les deux compères sont aux aguets. D’entrée, nous les suivons sans réserve, sans avoir peur de tomber ou de nous perdre. On explore plus que l’on musarde : qu’y a-t-il dans Le Ventre de Socrate ? Mais attention, la déambulation s’accélère, prend sa course sans retenir son souffle… 

© François Corneloup

On ne peut qu’apprécier la qualité du timbre, du son des clarinettes de Sylvain Kassap, la fluidité de son jeu, la clarté de son discours. Et c’est un régal de sentir la profondeur de la contrebasse de Benjamin Duboc, ce son qui vient de l’intérieur, cette rondeur, cette « gravité » parfois douce, qui n’empêche pas les frottements, les claquements sur le bois, les coups d’archet. Kassap, quarante ans de carrière exigeante, rencontre Duboc qui, depuis vingt ans, s’est constitué une importante œuvre discographique, en particulier sur le beau label Dark Tree, affectionnant particulièrement les trios (de toute composition) et les duos, tel celui-ci totalement réussi.
Le Soir descendu sur la piste, le funambule s’endort-il ou bien s’envole-t-il tel un papillon de nuit ? Un très joli disque, une véritable respiration en ces temps d’enfermement.
Jean Buzelin

Un projet de rencontre

© Christophe Charpenel

Ces murmures, ces susurrements qui ne semblent vouloir se séparer, ce sont bien ceux de la clarinette de Sylvain Kassap et de de la contrebasse de Benjamin Duboc. Les voici maintenant prenant le large et nouant un dialogue serré dans lequel s’annonce la turbulence.
Voici donc, ici, deux têtes chercheuses en pleine synergie, en flagrant délit d’écoute et d’échanges profonds. Ce chant des graves dans toute sa discrétion enivre, grise. Dans cette intimité partagée, par eux, par nous, une contrebasse grouillante et polyphonique palpite de trésors toujours suspendus-étirés puis trouve sur son chemin une clarinette aux douces modulations, façonnant la mélodie en plans rapprochés ou en visions panoramiques. Sans préméditation et avec leurs seules sensibilités (ajoutons maîtrise, talent, énergie), Kassap et Duboc transpirent l’évidence d’un dialogue hautement fraternel. Luc Bouquet

Benjamin Duboc et Sylvain Kassap se rencontrent grâce au Bridge, un projet d’échange avec les musiciens improvisateurs de Chicago, un projet qui voit le jour en 2015, initié par l’anthropologue Alexandre Pierrepont.  

Dès les premiers sons partagés, le duo se révèle être une entité forte et puissante qui se suffit à elle-même.
Le duo développe un travail de composition instantané ou lié à une écriture de mise en état, un travail d’exploration étendue de leur vocabulaire et mode de jeu, avec ou sans support, naviguant dans l’histoire de la musique et connecté à la musique du présent.
Un accueil des musiques traversées, au cours de carrières exigeantes. À nouveau, encore et en corps, une cohabitation de mondes pleins mais poreux.

Pour écouter

Le duo se nourrit également d’une insatiable curiosité qui l’engage dans des rencontres multiples et donne formes à de nombreux projets pluridisciplinaires.

Un travail de réflexion avec Jean Baltenweck, vigneron et philosophe du vivant (Groupe Kalkofen avec Christiane Bopp et Toma Gouband)
Avec Franck Andrieux, diseur de texte (travail autour de Jacques Dupin)
Avec François Sarano, océanographe pendant plus de 30 années sur la Calypso et grand connaisseur des baleines et des milieux marins.
Avec Jean-Louis Caffier pour une réflexion pluridisciplinaire autour du climat, du réchauffement climatique et de ses conséquences sur le monde, sur l’art, sur la musique, sur le duo !
Avec les acteurs de la transformation du vivant de la Brenne (Bouilleur de cru, boulanger, apiculteur, éleveur et transformateur, agriculteur, cuisinier, lactofermenteur….)
Avec un grand nombre d’acteurs du jazz international (Hamid Drake, Steve Swell…)
Un disque pour RogueArt (Moments of Fatherwoods) avec Nicole Michell, Renée Baker, David Boykin, Arùan Ortiz, Hélène Breschand, César Carcopino, Anaïs Moreau